La coutume
de brûler les baguettes d’encens est internement lié à la vie spirituelle des
Vietnamiens. Depuis longtemps, les Viêt ne pensent pas que la mort est une fin,
mais que l’âme du défunt continue à vivre parmi ses descendants. Selon le livre
"Les coutumes de culte dans la famille vietnamienne", publié en 1996
par la Maison d’Edition de la Culture ethnique, la croyance selon laquelle
l’âme du défunt continue à vivre, a beaucoup influencé les vivants. Nombreux
sont ceux qui s’abstiennent de tout acte répréhensible, de peur que leur
parents dans l’autre monde n’en soient attristés.Le culte des ancêtres nous
rappelle d’une part que "lorsqu’on boit de l’eau, il faut penser à la
source", et reflète d’autre part que les descendants désirent la
protection de leurs ancêtres et les associent aux grands événements de leur vie
A l’arrivée du Têt (fête du Nouvel An
lunaire), tout être humain désire s’orienter vers ses ancêtres, le ciel, la
terre, et quand on brûle des baguettes d’encens, on pense qu’il existe une
communion entre les mondes visible et invisible.
Dans des
villages égayés dans les rizières du delta du fleuve Rouge, à la saison où les
travaux des champs sont terminés et en prévision de l'effervescence
consommatrice du Têt, des dizaines de paysans se recyclent et taillent le
bambou en batonnets , les colorent en rouge, les font sécher en
faisceaux sur les digues et les routes, puis enroulent à la main ou à la
machine pour les plus florissants la pâte odorante où se mêlent en quantités
secrètes l'agar, la cassie et autres substances odoriférantes.
Un peu de sciure
de bois jaune pour les empêcher de coller entre eux, un emballage de papier de
couleurs vives et les voilà enserrés en bottes énormes prêtes à prendre la
route de la capitale pour être vendus par les marchands du temple sur les
parvis des pagodes.
Dans
toutes les maisons filles et garçons travaillent sur leurs tables de bois
inclinées, qui à enrouler de très longs boudins de pâte autour d'un boulon pour
former les serpentins, qui à produire des batons. Les jours de soleil, toutes
les rues sont encombrées de baguettes et de plumeaux qui sèchent à même les
sols bétonnés, les arrières cours sont couvertes de claies où s'alignent en
rangs réguliers les serpentins et les batonnets . Le village résonne des
broyeurs qui réduisent l'agar en poudre et du bavardage des ouvrières.
Au
Vietnam, le métier de fabrication des baguettes d’encens se développe depuis
des siècles dans les villages d’artisanat situés autour de Hanoi (Vietnam du
Nord) et Hue (Vietnam du Centre). Ainsi pendant le circuit du Nord au Sud, nous
proposons les visites dans ces villages. C’est une expérience ludique car vous
aurez la possibilité de participer au processus de fabrication pour mieux
comprendre ce métier et approfondir la connaissance culturelle.
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